POT

Note partagée

POT
Seigneurs de Piégu
Avec les branches de la Prugne - de Rhodes - et de Chassingrimont

L'ancienne et noble famille Pot est une des plus considérable de notre province, par les personnages importants qu'elle a produits, ses magnifiques alliances et ses grands biens. Son origine chevaleresque n'est pas douteuse et sa filiation directe remonte jusqu'au milieu du XIIIe siècle. Le Berri dispute son berceau à la Marche; mais ce qui est certain, c'est que Raoul Pot qui épousa, vers 1292, Radégonde de la Failhe, dame de Piégu et de la Prugne, elle s'établit dans ce dernier pays et y existe encore, après six cents ans d'un glorieux lignage.
Les châteaux occupés par les différentes branches de cette maison forment tous un groupe de constructions féodales qui ont été étudiées par notre confrère le Dr de Beaufort, dans le XXVIe volume des Mémoires de la Société des Antiquaires de l'Ouest.
Piégu, encore habité par les derniers membre de la famille, est un des plus anciens, mais des moins importants. Il est situé dans la paroisse de Saint-Sulpice-les-Feuilles et, par suite de remaniements successifs, il n'a plus ni tours ni fossés, ni fortes murailles, mais il occupe toujours le même site charmant, à deux kilomètres du bourg, et si les anciens remparts ont été abaissés, si la chapelle a disparu, si le portail lui-même avec son écusson a été détruit, au moins y trouve-t-on encore de beaux arbres, de grands jardins et l'hospitalité généreuse d'un gentilhomme de vieille race.

Tout autre est l'aspect du manoir désert de la Prugne, dont la branche ainée avait gardé le nom et qui conserve dans ses ruines le type d'une redoutable forteresse. Il est situé près d'Eguzon, sur la limite du Berri et de la Marche. Son emplacement dans une vallée isolée et triste, loin de la rivière, avait sans doute été choisi pour des raisons militaires. C'était un assemblage de tours disposées suivant un ordre assez régulier, près desquelles se dressait une defense formidable de murailles, baignées de fossés pleins d'eau.

On admire encore la belle cour carrée, close d'un mur de douzes mètres de haut, avec une couronne de mâchicoulis. Du côté de l'entrée, chaque angle de la muraille est défendu par une des tours. Le pont-levis est entre elles, à égale distance, et, après l'avoir franchi et pénétré dans la cour, on a devant soi, en face, attenant à la muraille opposée, un merveilleux donjon carré à quatre étages, qui devrait être l'habitation de la famille. Ce fief appartenait aux Pot dès le temps de Philippe Le Bel; il passa par mariage dans la maison des Montmorency.

Dans le voisinage se trouvaient : Rhodes, paroisse de Mouhet, dont le nom servit à distinguer une glorieuse branche. Il fut restauré par Jean Pot vers 1520 et est encore debout. Peu avant la Révolution, il appartenait à Boucher, trésorier général, qui maria sa fille à un Rochechouart. -- Chassingrimont, paroisse de Saint-Cyran, situé près d'un étang et défendu par cinq tours dont il ne reste que des ruines. -- Lavau-Pot, paroisse de Saint-Sulplice-les-Feuilles, démoli à la Révolution. -- Luzeret, situé dans une forêt près de Saint-Gauthier, est en ruine depuis 1825. -- Chazellet, enfin, qui a échappé à la dévastation, est formé d'un gracieux assemblage de tours rondes et carrées, au milieu d'un des plus charmants paysages de l'Indre.

Le nombre de personnages célèbres fournis par la maison Pot est très considérable et plusieurs ont joué un rôle des plus importants tant à l'armée qu'à la cour. On compte parmi eux un chevalier de la Toison d'or, trois chevaliers de Malte, sept chevalier de l'ordre du roi, cinq grands maîtres de cérémonies de France, plusieurs ambassadeurs, plusieurs gouverneurs de provinces, un évêque, etc. Leurs alliances sont des plus flatteuses : on y trouve les noms de la Trémoille, de Chamborant, Villiers de l'Ile-Adam, de Montmorency, de la Châtre, de Bridiers, de Roffignac, d'Aubusson, de Mérode, de Rochechouart, etc.
Ils ont été maintenus dans leur noblesse en 1669, par Tuboeuf, intendant de Bourges; en 1715, par Foullé de Matangie, intendant de la mêm province, et leur nom figure au Catalogue des gentilshommes convoqués aux assemblées de la noblesse pour l'élection des députés aux Etats-Généraux de 1789.

A cette date, les trois branches de la Prugne, de Rhodes et de Chassingrimont avaient cessé d'exister; il ne restait que celle de Piégu. Son chef, Louis Pot de Piégu, seigneur dudit lieu et de la Martinière, paroisse de Rom, près Melle, comparut à la réunion des nobles du Poitou. Aujourd'hui, cette vieille race menace de s'éteindre. Elle n'est plus représentée que par M. Raoul Pot de Piégu, âgé de soixante-douze ans, qui, de ses deux mariages, n'a que des filles.

Un fait digne de remarque, c'est que, contrairement aux tendances d'une bourgeoisie jalouse qui, après avoir fait, contre la noblesse, la Révolution de 1793, épie aujourd'hui toutes les occasions de tromper les ignorants, en ajoutant une particule à son nom roturier, la famille Pot, qui est de la première noblesse de France, a toujours eu soin de porter son nom tel qu'elle l'a reçu de ses aïeux, sans redouter pour cela qu'on se méprenne sur sa qualité.

Extraits de : "Les gens de qualité en Basse-Marche" - 1886 - Tome Premier

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28 juillet 201317:38:07
Auteur du dernier changement : jeanclaude
Prénom(s) Nom de famille Sosa Naissance Lieu Décès Âge Lieu Dernière modification
1 dimanche 28 juillet 2013 21:55
Prénom(s) Nom de famille Âge Prénom(s) Nom de famille Âge Mariage Lieu Dernière modification
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