par Jean Claude Valadeau

Note partagée

par Jean Claude Valadeau

Je me suis souvenu qu'une fois,à propos des histoires et légendes de la région,la cousine "Germaine" m'avait dit,avec
sérieux : " tu sais,moi je l'ai entendu la Chasse-Gallerine".Elle était persuadée de la réalité du phénomène.

Je suis donc partie en recherche de cette légende qui
venait du Poitou et de la Vendée et qui devait lui avoir été transmise à travers son père,par
sa grand-mère MADELEINE MAZURIER ,née à Dinsac (87),en bordure de la région Poitevine.
-Cette légende est arrivée jusqu'au QUEBEC !

Voici ce que j'ai trouvé:

La chasse fantastique, chasse aérienne, chasse sauvage dans la désignation générique, est une légende présente dans un grand nombre de pays, le Centre et le Nord de l'Europe, et dans la plupart des régions de France, principalement de l'Ouest, du Centre et de l'Est. C'est le nom qu'on donnait au fracas d'une tempête nocturne, d'un grand vent, parfois d'un vol d'oiseaux migrateurs, assimilé au passage de cavaliers en chasse et de meutes de chiens emportés dans les airs à la suite d'une malédiction. Ces légendes, basées sur un fond commun, portent des noms très variés.

Origine

Le germaniste et médiéviste Otto Höfler a rapproché la légende de la chasse sauvage et ses différentes variations folkloriques plus tardives aux cultes antiques liés aux compagnonnage guerriers indo-européens, au dieu Wotan (Odin) qui en est l'incarnation dans la mythologie germanique, ainsi qu'aux cultes des morts1.

Cette analyse est confirmée par l'historienne des religions, Kris Kershaw qui étend son étude à d'autres compagnonnages guerriers du monde indo-européen, tels que les Maruts en Inde2. Ces cultes importants dans la vie religieuse pré-chrétienne ont trouvé par la suite une continuité dans les légendes de chasse fantastique et les manifestations de Mardi Gras et du Carnaval[réf. nécessaire].
Manifestations
Chasse volante

Dans la majorité des cas, un personnage enfreint une loi sacrée : grand chasseur, il assiste à la messe, lorsqu'il entend un signal, ses valets ont levé un gibier. Le personnage n'écoutant que son instinct de chasseur quitte la messe, suivi de tout son entourage, pour sauter sur son cheval et partir à la chasse. Le punition du sacrilège ne se fait pas attendre : le personnage, ses compagnons, leurs valets, chevaux et chiens, sont emportés par une puissante tempête qui ne prend jamais fin, souvent à la poursuite d'un gibier qu'ils n'atteignent jamais, dans un supplice semblable à celui de Tantale. C'est cette chasse hurlante que l'on entend passer, la nuit, quand se déchaîne la tempête. Chaque version développe ensuite des détails différents.

On évoque parfois le sort des personnes qui se trouvent présentes lors du passage de la chasse, et des moyens d'échapper à une mort certaine : en faisant des moulinets au-dessus de sa tête avec un bâton ou avec son bras, en traçant un cercle sur le sol, en présentant une croix, etc. Les imprudents qui réclament une part du gibier (Part à la chasse !) voient tomber des cadavres humains, entiers ou en morceaux.
Noms des chasses fantastiques

Selon les pays et les régions, le nom de la légende varie. La plupart des noms commençant par le mot chasse suivi d'un nom de personnage (la Chasse Hennequin), d'un roi (la Chasse du roi Salomon, la Chasse du roi Artus), plus rarement d'un saint (la Chasse Saint-Hubert, Saint-Eustache), d'un qualificatif (la Chasse sauvage, la Chasse galopine, la Chasse volante) ; mais on trouve aussi Menée (la Menée Hellequin) ou Mesnie, voire Mesnieye, termes de l'ancien français désignant la « maisonnée ».

Dans le Berry, on trouve la chasse à Bôdet, ou le mulet-odet, ce qui ramène à l'âne et à la chasse à baudet : Une des scènes de la nuit dont la croyance est la plus répandue, c'est la chasse fantastique : elle a autant de noms qu'il y a de cantons dans l'univers. Chez nous, elle s'appelle la chasse à baudet, et affecte les bruits aigres et grotesques d'une incommensurable troupe d'ânes qui braient5.

Hellequin, Hennequin et leurs variantes désignent un diable médiéval français, probablement issu du folklore germanique via Herla (Herla King en anglais, Erlkönig en allemand). Le personnage lui-même existait sous la Rome antique, avec un visage typiquement noirci au noir de fumée et déjà vêtu d'un costume étrange fait de cent pièces assemblées, le centiculus : on reconnaît là Arlequin, personnage de la Commedia dell'arte.

La Chasse-galerie et ses variantes (chasse Galery, chasse Galère, etc.), possiblement nommée d'après un seigneur nommé Gallery, de la Vendée et du Poitou, s'est répandue au Canada, où les chevaux ont été remplacés par un canoë volant déjà présent dans les mythes amérindiens. Les personnages bibliques abondent : Caïn, David, Hérode, Holopherne, Salomon.

Le roi Arthur (Artur, Artus) occupe aussi une place de choix. Les chasses sont rarement, du moins en France, conduites par une femme, qui est alors généralement anonyme (Dame blanche)[réf. nécessaire].

-------->Le texte suivant est tiré du Trésor de la langue française au Québec

« Le mot chasse-galerie est un apport des parlers de l'Anjou, du Poitou et de la Saintonge où il est connu sous cette forme ou des variantes voisines comme chasse Gallery, chasse-galerit, chasse-galerite (v. FEW *captiare 2-1, 320a ; CormMauges ; RézOuest-1-2; TravPoit 136-138; FavrPoit, s.v. chasgalerie ; MussSaint, s.v. chasse galeri ; DoussTrav 457-458 ; relevé en outre dans TLF et Robert 2001). Le mot n'est attesté en France que depuis 1829 (peut-être depuis 1791, v. RézOuest-1), mais il est certainement arrivé au Canada dès le XVIIe siècle puisqu'il est bien implanté au Québec et en Acadie. Chasse-galerie est formé de deux éléments dont le premier, chasse, paraît employé avec sa valeur collective, « désignant les chasseurs, chiens et équipage de la chasse » (sens attesté depuis 1690 en français, v. FEW *captiare 2-1, 320a). Le second élément pose problème et a été interprété de diverses façons. On a notamment cru y voir dans le Poitou le nom d'un certain Gallery, seigneur impie qui aurait été condamné à chasser pour l'éternité dans le ciel parce qu'il avait chassé le dimanche pendant la messe. Cette hypothèse était confortée par le fait que, parmi les divers noms donnés aux chasses volantes, certains comportent comme second élément le nom d'un personnage historique (par ex. chasse Arthur, chasse Saint-Hubert, chasse Saint-Eustache) ; il s'agit de toute évidence ici d'une étymologie populaire. Galerie se rattacherait plutôt aux mots galier et gaille, connus autrefois en français ou dans des patois et qui signifient « cheval ». Cette explication est d'autant plus plausible que l'on retrouve dans les régions de France des appellations comme chasse-galière et chasse-gallère, où l'on reconnaît le même mot, ou chasse-galopine qui évoque le cheval (v. L. Sainéan, « La Mesnie hellequin », dans Revue des traditions populaires, t. 20, no 5, 1905, p. 177-186; RézOuest-1; Robert 2001).Depuis 1833, dans une énumération sous la plume d'un Français citant un informateur canadien : Nos souvenirs populaires, nos contes de vieilles, nos chansons, nos proverbes, nos superstitions, tout en nous est normand ou breton, m'écrit un homme politique du Bas-Canada. Les contes […] les chansons […] les histoires des Fifollets, de la Chasse Galerie, du Lutin qui fait trotter les chevaux, etc. ; ces contes, ces fadaises-là me font plaisir à entendre. (I. Lebrun, Tableau statistique et politique des deux Canadas, p. 267). Le sens donné au mot dans les exemples relevés au Québec correspond à ceux qu'on relève dans les parlers angevins, poitevins et saintongeais, soit « troupe infernale (damnés, diables, sorciers, etc.) supposée parcourir les airs durant la nuit » (RézOuest-2), « grand vacarme nocturne dans les airs, fait de hurlements, d'aboiements, de sifflements et de battements d'ailes » (DoussTrav 457), ou encore « chasse fantastique menée de nuit par des cavaliers galopant dans les airs » (MinVienne-2). Ce sens du mot est le seul à être noté au XXe siècle dans Dionne, GPFC et Bélisle-1-3 (« ronde nocturne des sorciers ou des loups-garous ») ; pourtant, Clapin relevait déjà le sens 03. en 1894. Cet état de fait peut révéler que la version européenne de la légende était la mieux implantée dans la région de Québec, où ont été réalisés ces dictionnaires, ce qui confirmerait ce qu'écrit Fréchette en 1894. »
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16 mars 201421:58:48
Auteur du dernier changement : jeanclaude
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120 0 31 88 dimanche 16 mars 2014 21:58
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